Bonjour tout le monde ! Je m’appelle Deimantė, je suis un Lituanien de 25 ans, qui est venu rejoindre le projet de café vert. Enchantée!

Depuis le début de la pandémie, en tant que jeune diplômé, j’ai eu l’impression de me heurter à un mur. Même si c’était une période difficile de ma vie, cela m’a donné le temps de ralentir, de réexaminer mes choix et mon système de valeurs. Au cours de mon parcours personnel, j’ai appris la belle approche des trois H – « Head, Heart, Hands” – et s’est dit que ce troisième H qui manquait dans ma vie. Cela signifie essentiellement que le fait de penser à des changements dans la vie et de créer une base rationnelle pour cela, ainsi que d’exprimer un attachement émotionnel et un engagement envers le changement, ne suffit pas si vous ne passez pas à l’action et ne le faites pas réellement. J’ai finalement dû me rendre compte qu’en laissant les émotions négatives l’emporter et en attendant l’arrivée d’un jour meilleur, rien ne va changer. J’ai donc eu l’idée de faire quelque chose que j’aurais aimé faire à 18 ans, mais que j’avais trop peur de faire. J’ai commencé à chercher un projet intéressant pour avoir ma première expérience de volontariat, ce qui m’a conduit à un petit village du sud de la France appelé Lastours et, honnêtement, je me sens plus que reconnaissant d’être ici.

Je suis l’un des Shroomans (c’est devenu comme un surnom pour tous ceux qui travaillent sur le projet Mushroom) et je passe la plupart de mes après-midi à collecter du marc de café usagé dans les cafés et restaurants de Carcassonne, à mélanger le marc de café avec des spores de champignons et à attendre que nos premiers champignons prennent vie. En tant que biotechnologue et personne qui croit aux projets d’économie circulaire à faible technicité, ce projet a une valeur énorme pour moi. J’ai l’impression que c’est ainsi que les gens devraient penser lorsqu’ils consomment, créent des entreprises et conçoivent des produits, au lieu de privilégier le « prendre, faire et disposer » Ce genre de réflexion. Si nous avons la possibilité d’utiliser des outils et des ressources, nous devons l’utiliser à bon escient sans perturber l’harmonie de l’environnement. En fin de compte, la Terre ne nous appartient pas, nous, comme tout le monde et tout le reste, lui appartenons. 

Le fait d’être ici m’a non seulement donné un but, mais aussi une expérience d’apprentissage complète. Au début, venir ici m’a semblé très accablant : faire face au froid tout en le détestant, rencontrer de nouvelles personnes tout en étant introverti et s’adapter au changement tout en passant des années dans une zone de confort a été assez difficile. Cependant, après un certain temps, je me suis rendu compte que c’était vraiment tout ce dont j’avais besoin. Les bruits de la ville, les couleurs grises, les rues et les bâtiments bondés de gens me rendaient encore plus anxieuse, alors que vivre au camping me semble si naturel et apaisant. Il permet de retrouver cette paix intérieure qui manquait, de se reconnecter avec la nature et les autres autour, de cultiver la gratitude et d’apprendre tout simplement à vivre l’instant présent, sans parler du développement personnel. J’ai l’impression d’entrer dans une nouvelle phase et d’en apprendre de plus en plus sur moi-même, de retrouver ma confiance et mon estime de soi.

Parfois, de petits changements et de petits choix comme celui-ci donnent des résultats révolutionnaires dans la vie.